Le réseau électrique(*).
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Jusqu’à l’arrivée des pelles électrique, excavatrice Uc et autres, la vieille centrale de Tshiala 1.700cv alimentait le site. La centrale Young (10.000cv) fut donc construite ainsi qu’une ligne 70.000v jusqu’à Kongolo (Cité Baudine 1) De là la distribution se faisait par lignes aériennes pour la mine et par câbles vers le Poste mais en 15.000v. Le total représentait près de 100km.
Les groupes électrogènes de l’UC servaient parfois à couvrir une défaillance ou un entretien prévu à la centrale Young, ils ont servi à alimenter partiellement le réseau pendant la période trouble de 60 entre autres.
Au début des années 60 on construisit le pont barrage pour maintenir le niveau d’eau à la centrale. Pendant la construction de la pile 13 (il y en avait 16 au total) une crue précoce non prévue a inondé le chantier et reporté la suite des travaux à la saison sèche suivante.
Le bétonnage du canal du vieux Tshiala était prévu puis abandonné, le stock énorme de ciment prévu pour ce travail a servi à bétonner la cour des magasins, et certains ateliers, entre autres.
Dans les années 80-90 une nouvelle centrale Tshiala II a été construite pour tenter de couvrir les besoins de la ville qui est passée de 50.000 habitant en 60 à 1.200.000 actuellement.
D’après certains échos récents il vaut mieux avoir un frigo au pétrole et une lampe Colman car l’électricité brille souvent par son absence.
Anecdote : avant 60, une crue exceptionnelle de la Lubilash avait causé l’arrêt de la centrale Young presque inondée, quand le niveau de l’eau a baissé, un petit plaisantin a envoyé à Bakwanga un message demandant l’envoi urgent d’un camion citerne d’eau pour réamorcer les turbines !!!. Le responsable du dispatch étant nouveau et un rien naïf envoya donc le camion et l’accompagna. Le problème c’est que des gens de la Direction étaient sur place à son arrivée, après explications ils ont été les seuls à ne pas rire (tout de suite) !
Le service médical.
Nous étions gâtés avec un hôpital bien équipé, des médecins et du personnel infirmier à la hauteur. De nombreux enfants d’expat sont d’ailleurs nés sur place, les parents faisant confiance avec raison.
Même les demoiselles de petite vertu circulant dans le poste pour subvenir aux urgences des célibataires bénéficiaient d’un suivi médical et d’une carte de contrôle les certifiant momentanément exemptes de tout virus, le Norton n’existant pas encore à l’époque !
Chez le dentiste : un agent s’était rendu chez Roberto S. pour faire placer une couronne, mais pendant le placement le patient a accidentellement avalé celle-ci. Le tarif demandé et le prix de l’or valaient bien un jour ou deux d’attente pour la sortie de l’objet. Après un petit rinçage il a enfin été placé à l’endroit prévu. Tout vient à point à qui sait attendre même si parfois c’est un peu em...!!
L’aviation(*),
L’avion fétiche fut longtemps le Beechcraft, il a été remplacé au début 70 par une série d’autres plus gros et plus confortables qui évitaient de voyager avec une bouteille vide ou un essuie de bain en cas d’urgence.
-A Kin, ce qui m’a fait sourire c’est la vue des bagages déchargés du Beech. et attendant d’être transférés dans l’avion vers Bxl. Si ceux qui comme moi regardaient les avions sur le parking et les quelques valises sans surveillance visible avaient su qu’une d’elles contenait des milliers de carats je crois qu’il y aurait eu un mouvement de foule.
-Un petit souvenir : mon voisin avait fait le pari d’atterrir dans sa parcelle avec son nouveau jouet, une Alouette. La descente s’est bien passée mais pour repartir il avait du pousser son engin sur la rue après démontage des pales, car le mouvement des arbres empêchait la sortie.
-Un autre c’est la transformation du Beechcraft nouvellement équipé d’une béquille avant au lieu de la roulette de queue, lors du 1°atterrissage à Luluabourg, la béquille s’est repliée et l’arrêt de l’avion fut assez brutal d’après les dires de Jules J. qui rentrait de congé.
-Un accident mais dramatique celui-la fut le crash d’un hélico au dessus de la rivière Mbujimayi, le pilote, un ancien du service électrique, rentré la veille de congé ayant oublié que son appareil était équipé de béquilles qui évitaient que l’échappement ne mette le feu à la brousse lors des atterrissages hors piste, fut tué sur le coup. Le seul survivant, un officier congolais n’a jamais pu expliquer comment il avait rejoint la rive, lui qui ne savait pas nager, la peur des crocos a sans doutes fait un miracle, par contre les deux soldats qui l’accompagnaient n’ont pas eu la même chance !
-Lors de la récupération de l’épave de l’hélico, un agent est tombé à l’eau et emporté par le courant a pu être rattrapé au passage par les cheveux qu’il portait très longs sur un côté et ramenés vers le haut pour camoufler un rond point désertique sur le sommet du crâne.
-En 71 un jeune pilote avait fait un court séjour à la Miba, peu de temps après, un article de presse annonçait que son avion s’était crashé pendant un orage et perdu corps et biens. En 73 me trouvant à Lubumbashi quelle ne fut pas ma surprise de le reconnaître, lui aussi me reconnaissant m’avait dit : tu as lu le journal ? L’autre pilote avait les mêmes nom, prénom et âge que lui.
Histoires de bagages :
-Une caisse qui n’avait pas pu être expédiée à un agent parti définitivement était devenue quelques semaines ou mois plus tard, source de bruits sourds inquiétants, lorsque la caisse a commencé à répandre un liquide, le responsable du Poste a compris sans l’ouvrir ce qu’il y avait dans la caisse : le destinataire avait travaillé dans l’alimentaire et avait voulu sauver quelqes petites conserves.
-Une malle ouverte à l’aéroport par la douane contenait une série de vieux cadenas et un nombre de clefs invraisemblable , le propriétaire comptait pour occuper ses loisirs de pensionné retrouver la clef qui convenait à chaque cadenas, il avait travaillé à la CT où il faisait office de St Pierre.
-Dans le sens inverse, une famille avait ramené dans ses bagages un tas de petites gâteries, fromages, fruits, chocolats .... par malheur les bagages n’avaient pas été chargés dans l’avion et ne sont arrivés que 10 jours plus tard. On peut aimer le camembert bien fait mais il y a des limites, de plus même un douanier enrhumé n’a pas supporté l’odeur et avait fait sans hésiter la petite croix réglementaire permettant l’enlèvement des bagages.
-Pour renouveler le stock, une commande de 2.000 bouteilles de whisky avait été faite à Bxl, mais un employé zélé a corrigé l’unité de commande mais pas le nombre. C’est ainsi que 2.000 caisses de whisky furent déchargées à N’Djili d’un avion de ligne venant d’Europe. Même l’ami Louis a estimé que cela faisait beaucoup!
La petite aviation a eu aussi ses émules, si certains se contentaient de fignoler les maquettes avec amour sans presque les faire voler, d’autres étaient plus impatients mais les temps de vol étaient aussi réduits que le modèle!!
Les enfants en Afrique sont élevés par des « nounous », parmis les rituels il y en a un qui consiste à masser et étirer à longueur de journée le sexe des garçons et le clitoris des filles, ce qui explique partiellement la dimension hors du commun de certains appendices, par contre autour des missions ce genre de pratique était interdit ce qui cela aussi explique certaines différences !
Un jour une mère de famille expatriée qui comme beaucoup avait une nounou pour ses enfants observa un curieux manège entre son petit garçon et la petite fille du voisin. Au travers de la clôture, la fille jouait à la nounou !!
Je ne vous dis pas le crêpage de chignons qui s’en est suivi entre mères au sujet de l’éducation des enfants.
En visite chez des amis, on entendait leur chien aboyer sans arrêt derrière la maison. Le chien, un jeune berger aboyait furieusement et tournait en rond autour d’un python lové. Nous avons pu observer le manège et le terrible choc de la tête du serpent sur le museau du chien assommé net. Si nous n’avions pas éloigné le chien il aurait été mûr pour le serrage afin de l’amener à une dimension plus en rapport avec la gueule et la dégustation. Finalement un coup de pelle a décapité le serpent et c’est le boy qui l’a dégusté en famille.
Je suppose que vous vous souvenez de Adolphe le capita barman au Club, son surnom était le « Mutshoke » à cause de ses deux dents limées . Un jour en visite chez une personne venue pour une intervention dans une imprimerie de la ville la « maîtresse » de maison était congolaise venant d’une autre région et quand elle riait on pouvait voir sa belle denture à ceci près que toutes ses dents étaient limées et donnaient l’impression d’être devant un requin. J’ai souvent pensé aux risques pris par son ami en cas de relations amoureuses un peu fougueuses.
Au restaurant, si un des agents que l’on savait narreux comme pas possible était à la même table, le coup infaillible pour avoir double ration était de faire des rapprochements entre ce qui se trouvait dans l’assiette et d’autres choses nettement moins comestibles, le résultat très rapide était la fuite vers le jardin, et comme il avait l’appétit coupé on pouvait se (re)servir.
Un agent avait une frousse bleue de l’avion, pour surmonter sa peur il buvait habituellement un bon whisky en attendant l’avion. Or un jour l’avion avait beaucoup de retard et l’angoisse aidant il a bu un 2° puis ....Quand l’avion est enfin arrivé sa bouteille était vide mais lui était « plein », résultat le commandant de bord lui a refusé l’accès à l’avion. Depuis cette date il a constaté que l’eau ça pouvait calmer les angoisses aussi.
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